Jardin privé, paysage de La Côte, Lavigny

RÉALISÉ (2020)

Mandat privé

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Une minéralité brutaliste, offerte à l’emprise du temps

Le village historique de Lavigny fait partie des sites remarquables de La Côte, bordé au sud par des parcelles viticoles qui en dessinent les limites. La topographie est domptée par un ensemble de murs de soutènement formant les contreforts des premières habitations et plaçant leurs jardins privés en promontoire face au lac.

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Le projet intervient sur une des parcelles en bordure du village, qui s’étend jusqu’à un lopin de vignes exploité en contrebas. A l’origine de la commande, les proprié­taires souhaitaient aménager un nouvel accès à leur terrain depuis le chemin des vignes, en profitant du mur de soutènement existant pour y adosser une terrasse et une cabane de jardin. La particularité de l’intervention réside dans la recherche de résolutions architecturales et paysagères capables d’intégrer des appropriations privées dans un site exposé, à dimension patrimoniale, et d’éviter en même temps un délaissement de ces lieux de vie historiques.

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Rez de jardin
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Rez de vignes
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La cabane s’installe sur la rupture de pente, à l’endroit où se ren­contrent la nature domestiquée des jardins et le pay­sage structuré des vignes. Les aménagements complémentaires deviennent des artefacts des murs de pierre et décomposent le parcours en plusieurs lieux d’agrément. Chaque élément construit se fond dans une matérialité commune : un béton au gros granulat, teinté dans la masse et dont les aspérités sont ré­vélées mécaniquement par une destruction nuancée des surfaces de béton fraîchement décoffré, à la pioche, au marteau, ou par sablage. La combinaison des procédés d’altération du béton avec l’ouverture de joints creux au sol produit un aménage­ment brutaliste propice à l’action du temps et de la nature.

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Dans la partie haute, l’intervention se résume à un chemin en dalles passe-pieds préfa­briquées sur place. En bordure, s’installe une com­position végétale de vivaces ponctuée d’arbustes structurants. Cette bande végé­tale permet de tenir le jardin dans sa partie Est tout en proposant une limite avec le jardin voisin. Au moment de la rupture de pente, des amélanchiers viennent cadrer de leur cépée la descente vers la terrasse. Un moutonnement de saules pourpre nain dessine un paysage miniature et souligne un premier horizon avec, au loin, celui de l’arc alpin.

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Le jardin s’appréhende ainsi comme un paysage ouvert sur le lointain, où la question histo­rique de l’enclos s’interprète de différentes manières jusqu’à son dépassement, où le sol et les masses vé­gétales suffisent à dessiner les limites et les change­ments de statut des espaces. Dans ce projet, architecture et paysage se sont côtoyées sur un même pied d’éga­lité tout au long du processus, de la conception à la réalisation.

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ÉTUDES ET PROCESSUS

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Bétonnage en une fois des sols et parties d’ouvrage
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Prototypes et tests d'altération des surfaces en béton
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Préfabrication sur place des dalles passe-pieds
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Workshop horticulture et début des plantations