Communaux d’Ambilly, Genève

Figures de vide : une densité aérée  

Dans la continuité des pièces urbaines A1-A2-A3, le projet s’appuie sur la recherche de figures morphologiques façonnées à partir de la qualité du vide. Les nouvelles pièces A4 et A5 se présentent comme les deux terminaisons d’un système plus large, où chaque îlot possède sa propre définition spatiale et des caractères singuliers (en méandre ou en cœur d’îlots) mais tous réunis par un réseau d’espaces publics, de cheminements et d’espaces ouverts.

La définition du plan d’ensemble procède d’un système de creuses successives, qui se soucie en premier lieu de qualifier le vide puis de donner progressivement aux masses bâties leur forme définitive.

Chaque pièce est d’abord considérée comme une masse pleine. Elle est travaillée par une première creuse qui définit le nombre, la position et la forme des espaces vides. La deuxième creuse établit les connections des vides au sein de la pièce et par rapport au contexte environnant ; elle sépare la masse bâtie en différents lots construits. La troisième opération sculpte les lots bâtis dans leur hauteur, en regard à l’ensoleillement, aux proximités, et garantit une échelle humaine au sein d’une forte densité construite : une densité aérée.

La pièce A4 répond à une figure de « constellation » où les espaces ouverts se mettent en réseau avec les ensembles projetés au nord. La pièce A5, isolée des autres, adopte une logique plus singulière et un caractère propre à elle-même. L’espace vide résultant de la première creuse consiste en une stratégie de « continuum » qui ne distingue pas d’espace de référence, mais cherche plutôt à générer un milieu, une ambiance de quartier privilégiant notamment un rapport direct entre l’habitat et le sol.

La diversité typologique de la pièce A4 provient du plan, à partir de la différenciation des formes et des épaisseurs bâties, organisant les appartements autour d’une variété de dispositifs : cours extérieures, atrium couverts, patio, coursives… A l'opposé, celle de la pièce A5 se trouve plutôt en coupe : au sol, le projet assume de répondre à l’aspiration d’un mode de vie individuel, en proposant des maisonnettes sur deux étages, à l’accès indépendant, tandis qu’en partie supérieure c’est une forme plus communautaire d’habitat qui s’instaure, selon divers degrés.